Devenir cutman sauveur de round

Le Cutman: Lumière sur un métier peu connu

Ce terme anglosaxon désigne la personne responsable de la prévention et de la prise en charge des blessures du combattant. La boxe et le MMA sont des sports physiquement traumatisant et sanglant, donc un bon cutman est l’un des plus grands atouts d’un boxeur.

 

Quel est le rôle du Cutman?

 

Un cutman également appelé soigneur en franèais est une personne chargée de prévenir et de traiter les dommages physiques subis par un combattant pendant les pauses entre les rounds. Les cutmen s’occupent généralement des gonflements, des saignements de nez et des coupures. Le cutman peut avoir un impact décisif sur le résultat d’un combat, en permettant à un boxeur blessé de terminer le combat sans que l’arbitre ne l’arrête. Ce métier reste encore peu connu. N’hésitez pas à rejoindre le groupe facebook pour profiter d’infos en exclusivité.

 

Les enjeux:

 

En plus de dégrader la performance d’un combattant, les règles des sports de combat stipulent que ces blessures peuvent être une cause d’arrêt du match, comptant comme une défaite pour le combattant blessé. Le cutman est donc essentiel pour le combattant, et peut être aussi le facteur décisif de l’issue du combat.

« Le rôle du cutman est de prodiguer les soins sur les différentes blessures que le boxeur peut contracter sur le ring, dans le but de protéger son intégrité physique et de lui permettre de continuer le combat si sa santé n’est pas menacée. Il soulage également l’entraîneur dans la préparation du boxeur et du matériel. » – Laurent Boucher

 

Les tâches du cutman:

1- Avant le combat

 

– Préparation du matériel:

 

L’Enswell:

 

Un Enswell est un morceau de métal avec une poignée qui est conservé dans un seau rempli de glace et est utilisé pour réduire l’enflure sur le visage d’un combattant, généralement autour des yeux. Il fait partie des accessoires de homme de coin lorsque celui-ci monte sur le ring entre les rounds. Lorsque Tyson a combattu Douglas, le coin de Mike a montré son amateurisme en ne l’ayant pas à portée de main. Ils ont utilisé à la place ce qui ressemblait à un préservatif rempli d’eau glacée.

endswell

 

Les cotons-tiges:

 

Ils sont utilisés pour appliquer des médicaments sur les plaies du combattant. Alors que certains cutmen utilisent des cotons-tiges prêts à l’emploi, d’autres en fabriquent eux-mêmes. Il a été admis que la pratique des anciens cutman consistant à garder les cotons-tiges derrière leurs oreilles ou dans leur bouche n’est ni hygiénique, ni professionnelle.

cotons tiges

 

Les poches de glace:

 

Elles sont utilisées pour refroidir les bleus, les coupures et les entorses, et pour garder le seau froid.

 

La vaseline:

 

Connue depuis plus de 100 ans, la vaseline – ou petrolatum – est un corps gras utilisé le plus souvent pour sa capacité à limiter la perte d’eau et ses propriétés lubrifiantes.

 

Les compresses de gaze:

 

Utilisées pour le nettoyage et la désinfection des lésions cutanées superficielles ou sévères, et pour le séchage des coupures.

compresses

 

Les gants médicaux:

 

Ils sont là pour pour limiter l’exposition du combattant aux matières infectieuses, ainsi que l’exposition du cutman au sang.

Gants médicaux

 

Médicaments:

 

Leur utilisation dans le sport est très contrôlée, et la plupart des cutman n’utilisent que deux ou trois médicaments standard:

  • Epinéphrine (également chlorure d’adrénaline, généralement en solution 1:1000) : Appliqué localement pour diminuer le flux sanguin. Il s’agit sans doute du médicament le plus couramment utilisé par les cutman.
  • Avitene (hémostatique en collagène microfibrillaire : Coagulant utilisé pour les coupures qui saignent. Généralement utilisé sous forme de poudre. Il fonctionne mieux lorsque la surface est sèche. Le traitement consiste à recouvrir la zone affectée d’Avitene et à appliquer une pression modérée avec une gaze sèche.
  • Thrombine : Coagulant utilisé lorsque le sang est éliminé et que la surface est sèche.
  • Surgicel et Gelfoam : Deux autres substances également utilisées pour la coagulation, bien que moins fréquemment que l’Avitene ou la Thrombine.
  • La solution de Monsel : Cet hémostatique arrête rapidement le flux sanguin en cautérisant chimiquement les tissus entourant la coupure, tout en générant un tissu cicatriciel important. La solution de Monsel est une solution de (sub)sulfate de fer qui ne contient pas de plomb, contrairement à une idée reçue.

 

Le Matériel pour les bandages:

Nous y reviendrons plus tard dans l’article.

– Traitements de prévention:

 

Vaseline:

 

Afin de prévenir le combattant des coupures, le cutman applique généralement de la vaseline sur les zones d’impact les plus probables du visage, en général sur les parties saillantes du visage, comme les arcades sourcilières et et les pommettes. Cela permet aux gants de l’adversaire de glisser sur la zone d’impact et d’éviter les coupures, la peau étant plus élastique. Il est préférable d’éviter d’appliquer la vaseline trop près des yeux ou des narines.

 

Bandages:

 

L’anatomie de la main est complexe et comprend 27 os, 29 articulations principales, plus de 120 ligaments, 3 nerfs et 35 muscles qui la font bouger. C’est pourquoi notre main est si dynamique et capable d’effectuer des tâches si complexes.

Des bandages professionnels sont le plus souvent utilisés en compétition ou à l’entraînement pour les combattants d’élite. Ces bandages sont constitués de couches de gaze fine, de ruban adhésif et de rembourrage.

Bien qu’il existe peu de preuves scientifiques des effets des bandages de la main, ils offrent théoriquement une protection grâce aux éléments suivants :

  • Rigidité du poignet : le modèle d’enveloppement forme un effet d’attelle au niveau du poignet. Cela réduit la probabilité de mouvements stressants de flexion, d’extension ou de déviation ulnaire/radiale (d’un côté à l’autre) qui peuvent stresser les articulations.
  • Rigidité de la main : lier tous les os de la main ensemble, y compris le pouce, pour empêcher tout mouvement excessif lors de l’impact.
  • Protéger la peau : donner des coups de poing sans enveloppes risque d’irriter et d’endommager la peau des articulations.
  • Rembourrer les articulations : les wraps traditionnels couramment utilisés ne fournissent que très peu de rembourrage, c’est le but du gant. Cependant, une étude de 2015 a révélé que l’ajout de 1,2 cm de rembourrage ajouté aux enveloppes traditionnelles réduisait la force de frappe de 9 à 12 % (2). Il s’agit d’une réduction significative de la force à travers la main et cela vaut la peine d’envisager de la mettre en œuvre chez les combattants ayant une routine d’entraînement régulière.
  • Remplir les gants : l’épaisseur supplémentaire ajoutée au poignet et à la main aide à remplir les zones lâches du gant. Pensez-y comme à des « chaussettes » pour votre gant de boxe.

Ceci pour empêcher les blessures les plus courantes:

  • L’articulation du boxeur : il s’agit d’une blessure de la bande sagittale de l’articulation métacarpophalangienne (l’articulation) qui permet au tendon qui passe sur l’articulation de se déplacer. Le terme est également utilisé pour décrire une lésion de la capsule articulaire de l’articulation.
  • Instabilité/dislocation de l’articulation carpométacarpienne : il s’agit d’une dislocation entre les petits os du carpe à la base de la main et les os plus longs du métacarpe dans la paume.
  • Fracture du Boxeur : fracture du col du métacarpien, généralement du 4ème ou du 5ème. Cependant, les fractures varient beaucoup en fonction de l’impact.
  • Entorse du poignet : un faisceau complexe de ligaments traverse le poignet, avec tout mouvement forcé excessif du poignet, une entorse peut se produire.
  • Lésion du ligament latéral ulnaire du pouce (pouce du skieur) : lorsque le pouce est écarté de la main, un petit ligament situé à l’intérieur du pouce peut se déchirer ou se rompre. Cela peut se produire lorsque le pouce est le principal point de contact d’un coup de poing. »

 

2- Pendant le combat

 

Pendant le combat, le cutman peut faire face à plusieurs types de blessures:

 

Gonflements:

gonflement

Les gonflements sont généralement associés aux hématomes et se résorbent en appliquant du froid ansi qu’une forte pression: Le cutman a toujours de la glace et un fer à appliquer sur la zone touchée. Un gonflement peut altérer le champ de vision du combattant et faire tourner l’issue du combat en sa défaveur.

Pour le gonflement, le meilleur remède  est « l’endswell », qui est une surface métallique amenée à des températures intensément froides par immersion dans la glace et appliquée directement sur la zone affectée. Parfois, les coins utilisent des sacs de glace ou même de l’eau froide en l’absence d’un tel dispositif, bien que l’absence d’un endswell dans le coin soit généralement considérée comme une faute professionnelle par le cutman. Les cutmen essaient souvent de forcer le liquide accumulé à sortir de la zone de l’œil avec leurs doigts en poussant du centre de la zone enflée vers le côté de la tête, solution de très court terme peu conseillée.

Saignements:

saignement

Le plus courant sont les saignements de nez. Afin d’endiguer le saignement, on utilise un coton tige trempé dans du chlorhydrate d’adrénaline. Une fois le saignement arrété, du froid est appliqué.

En général, les coupures sont traitées à l’aide d’un gros coton tige trempé dans un coagulant destiné à arrêter le saignement, et de vaseline ou d’une substance similaire pour limiter le saignement et empêcher les coups ultérieurs de déchirer davantage la coupure. Il est conseillé de ne pas exercer une pression sur les deux narines, pour laisser le combattant respirer. Le Boxeur doit respirer par la bouche afin qu’il n’avale pas de sang. Il est déconseillé de se moucher en cas de suspicion de nez cassé.

Coupures:

coupure

Elles apparaissent le plus souvent autour de l’oeil. Les coupures sont traitées en appliquant une serviette froide pour nettoyer et refroidir simultanément la zone.

La technique numéro un à utiliser en cas de coupure ou de gonflement est d’appliquer une pression directe et froide sur la zone affectée afin de comprimer les vaisseaux sanguins et de contribuer à la coagulation qui doit se produire. Il est déconseillé de trop remuer la plaie. Par conséquent, il est préférable de s’en tenir aux principes de base.

Un coton-tige imbibé d’ épinephrine est ensuite appliqué avec une pression pour diminuer encore plus le flux sanguin, de l’avitène est mis dans la coupure pour coaguler le sang. Il arrive aussi que le cutman couvre la zone avec de la vaseline.

 

 

Comment évaluer la gravité des blessures ?

 

L’image suivante permet d’évaluer la gravité des coupures en fonction de leur emplacement sur le visage du combattant. Les coupures les plus courantes et les plus graves sont celles qui se trouvent à l’horizontale le long du sourcil. Ces coupures sont dangereuses car elles peuvent saigner dans l’œil et obscurcir la vision du combattant et si elles sont assez profondes, elles peuvent endommager des nerfs importants.

zones

Les coupures survenues dans les zones 1 et 2 sont les plus graves et peuvent amener à envisager d’arrêter le combat. Les coupures dans toutes les autres zones nécessiteront une inspection minutieuse de leur profondeur afin de prendre une décision.

 

Les différentes zones de lacération:

 

  1. plaque tarsienne, sac lacrymal
  2. Bordure des lèvres
  3. nerfs supra-orbitaires/supra trochléaires
  4. arête nasale
  5. nerf infra-orbitaire
  6. sillon nasogénien et artère faciale
  7. artère temporale superficielle, nerf facial (à l’os zygomatique)
  8. artère faciale au niveau des masséters
  9. nerf mental

 

Comment devenir cutman ?

 

Il existe en France une formation « Formation Cutmen Nationaux » est reconnue officiellement par la Fédération Française de Boxe. Des cessions sont régulièrement organisée, de quoi susciter des vocations pour ce personnage essentiel dans le coin du boxeur!

Pour en savoir plus sur cette formations, c’est ici 

 

 

La « Formation Cutmen Nationaux » présentée en video:

 

 

La rémunération du cutman:

 

La rémunération du cutman varie représente généralement entre 1 et 3% de la bourse du combattant. Pour les combattant disposant d’un petit budget, le cutman est souvent l’entraineur.

 

Le top 10 des meilleurs  Cutman au monde

Al Gavin, Ray Arcel, Chuck Bodak, Joe Sousa, Jacob « Stitch » Duran, The Clot, Dave Tenny, Don Thibodeaux, Miguel Diaz, Lenny DeJesus, Ralph Citro, Luigi Olcese, Sid Braumbach, Tom Smario et bien d’autres.

Une petit frenchy: Jean Molina. Un journaliste anglais avait dit de lui : « si Jean Molina avait été à bord du Titanic il n’aurait jamais coulé » en référence a toutes les grosses blessures des boxeurs que Jean à soigné et qui leur a permis de toujours finir les combats sans se faire arrêter par l’Arbitre.

Jean Molina cutman francais marseille

 

Ajoutons aussi le nom de Laurent Boucher Coniquet, actuel Co-fondateur de la Formation Cutmen Nationaux.

 

Laurent Boucher Coniquet cutman francais

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BOXE ANGLAISE

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